Groupe F.T.P.F "Chanzy"
La Résistance dans la région Centre.

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L'affaire des
17 fusillés
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Les effectifs Les actions Le drame.

La composition exclusive du tribunal nous permet de comprendre qu'aucun compte rendu d séance ne nous oit parvenu. Toutefois, l'interprète français, Monsieur Bracke nous a laissé la relation de la dernière audience. Ce document, sans doute destiné aux autorités françaises a pu être dérobé par un agent du réseau "Vengeance" au cabinet du préfet régional.

Voici ce texte:

Au début de la séance, à 11 heures, le président déclare que dix-sept hommes sont condamnés à mort, seule Madame Rivière est condamnée aux travaux forcés, à dix ans; la sentence est traduite aux intéressés par l'interprète.

Le président reprend la parole, expliquant que le rôle des juges est avant tout de protéger l'armée allemande, et qu'ils ne peuvent faillir à ce devoir. Il rappelle ce qu'a fait chaque accusé, dont le plus petit des actes, selon les ordonnances allemandes en vigueur, méritait la peine de mort.

Les accusés n'ont aucune réaction lors de la lecture de la sentence. Aucun n'a bronché. Jenot a continué à regarder obstinément le plafond de la salle. Seul, le ressortissant espagnol, Amela Pascuela, inculpé dans l'affaire, ne semble pas réaliser; son teint, très mat, a pris une teinte verdâtre. Le président ajoute que le jugement sera examiné par la Militärbefehlshaber in Frankreich, qui confirmera ou réduira la peine. Les avocats ont le droit de présenter une demande d'indulgence. Le président décide de faire une pause d'une demi-heure, afin de permettre aux condamnés de s'entretenir avec leur avocat. La séance reprend à midi. L'interprète annonce que les condamnés ont droit de prendre position: ou bien, ils se jugent condamnés à tort, ou ils se jugent condamnés trop fort. Chaque accusé reprend la parole:

Jenot, Terrenoire, Rivière, Chartier déclarent n'avoir rien à dire. Chevrin déclare:"Je suis soldat, j'ai été pris, je trinque, c'est normal" Madame Rivière déclare n'avoir rien à dire. Tous les autres accusés estiment que la peine est trop lourde.

Aucune réaction ne s'est produite parmi les condamnés. L'interprète, qui a assuré la liaison entre les inculpés et les juges, m'a fait la réflexion qu'il a rarement vu des condamnés aussi courageux; il a vu, après la lecture de la sentence, des condamnés effondrés ayant des crises de nerfs, s'écroulant dans le box. Ce n'a pas été le cas ici.

Le jugement. La sentence Affiche à lire