Groupe F.T.P.F "Chanzy"
La Résistance dans la région Centre.




Accueil Première
journée.
Deuxième
journée.
Troisième
journée.
Quatrième
journée.
Réquisitoire. Plaidoiries. Dans l'attente
du verdict.
Verdict.

Sources documentaires:
"la République du Centre"

Orléans
L’affaire des fusillés de Chartres et d’Orléans
devant la Cour de Justice
du 3 septembre au 12 septembre 1945

Les Plaidoiries.

Maître Denis Maître Perroy

Tous les criminels, quelle que soit l'abjection de leur crime, ont le droit d'être défendus devant la juridiction qui doit leur appliquer le chatiment qu'ils méritent.

Les lois républicaines l'ont voulu très justement. Et le réquisitoire, comme la plaidoirie, doivent être pronocés pour éclairer les juges et non pas pour les induire en erreur.

La décision reste soumise à la conscience du président et des moindres mérites de la Cour de Justice d'Orléans, depuis près d'un an qu'elle siège, d'avoir rendu une justice ferme et humaine.

La plupart des défenseurs de cette affaire ont été désignés d'office, et de vieux avocats, dont certains ont cinquante ans de barreau, ont donné par leur assiduité aux débats et la loyauté avec laquelle ils ont rempl leur tâche, un exemple de conscience professionnelle qui n'a pas toujours été suivi, il faut bien le dire.

Six défenseurs ont pris aujourd'hui la parole. Tous ont été désignés d'office.

Le premier, Me Charron, défend la cause indéfendable de Méresse. Il insiste sur la faiblesse de caractère de l'accusé qui a eu peur, et avait la conviction que " la police savait tout ".

" Cet homme peu cultivé et raisonneur, a été heureux de jouer au policier, on a flatté son orgueil et ce fut sa perte. "

Il a maintenant des remords et le défenseur demande au jury de lui épargner la peine capitale.

" Une détention perpétuelle, pendant laquelle il aura toujours sous les yeux les cadavres de ses camarades sera un dur châtiment ", conclut Me Charron.

Me Sejourné a la tâche non moins lourde de défendre l'abominable Denuzières.

S'étant incliné, comme l'avait fait Me Charron, devant les Français qui sont tombés pour chasser l'envahisseur. Me Sejourné présente Denuzières comme un fonctionnaire qui exécuta avec trop de zèle les ordres donnés. Il demande qu'on ne le rende pas responsable des odieux agissements de la S.P.A.C.

" Il ne doit pas payer de sa vie la faute des sbires et des policiers taris ", conclut-il.

Me Sejourné dépose ensuite des conclusions demandant acte du fait que des témoins furent entendus sans être dénoncés à son client.

Me wedrychowsky plaide pour le jeune Berceron.

Ce dernier, on s'en souvient, avait été sollicité d'entrer dans la résistance. Ses parents le firent sermonner par le commissaire Chaumet, qui le questionna, obtint des renseignements et en fit un rapport.

" Cette initiative regrettable, dit le défenseur, ne doit pas être reprochée au jeune Berceron dont la responsabilité est minime. "

Me Denis défend la femme Pipet qui, selon lui, n'a agii que pour sauver son mari.

Me Perroy plaide pour Duché et Breton insistant sur le fait qu'ils ont arrêté Chevrin par ordre de leur chef, sans savoir qui ils arrêtaient.

Il dépose des conclusions, demandant que Duché soit poursuivi simplement pour coups et blessures puisqu'il a frappé le malheureux Chevrin.

Enfin, Me Colcombe présente la défense de Verbencken, dénonciateur, deux fois engagé à la L.V.F.

Il paraît que l'accusé passa huit ans dans un asile d'aliéné. L'avocat dépose des conclusions demandant son examen mental. Il demande au jury de se montrer " compréhensif et humain. "

Les autres plaidoiries sont renvoyées à lundi, à 13 heures 30.


Top