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Les dix-sept du groupe Chanzy venaient d'horizon divers; Jenot venait de Tours, Terrenoire de Saint-Vallier, de Saône et Loire.
Il en venait d'Orléans, de Bonny-sur-Loire, de Bourges... Les Rivière venaient de Charente-maritime. Bien peu de corps allaient
rester en terre orléanaise.
Les corps de Fernand Beaupin et de Gérard Langier furent exhumés les premiers. Cela se passa le 10 novembre 1944. Les défunts étant
natifs de Bonny-sur-Loire, les inhumations eurent lieu le lendemain 11 novembre au cimetière d'Ormes..
Les exhumations s'accélèrent. Bientôt, il ne resta plus que huit cercueils à relever. Les dernières exhumations furent prévues
pour le samedi 21 avril 1945. Une grande cérémonie était annoncée pour le dimanche 22 avril. De cimetière en cimetière, le même
pénible spectacle se renouvela. Les mêmes cercueils en bois blanc aux planches disjointes. Certains
éventrés s'affaissaient sur
le sol. On les remplaça par des cercueils convenables. Il fallut transférer les corps; certains étaient entièrement ligotés avec
du fil de fer électrique.
Au cimetière de Chaingy, le cercueil de d'Henri Jacquet ne put être retiré. Il était cloué par une racine de sapin. Le corps dut
être relevé seul. Le plus pénible survint avec les corps de Louis Terrenoire et de Maurice Millet; leur tête se détacha.
Dernier triste constat, le plus souvent, les têtes et les poitrines étaient perforées; les exécuteurs avaient utilisé des mitrailleuses. |