Marcelle et Fernand Rivière
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L'affaire des
17 fusillés
Bibliographie

Biographie Marcelle Conséquences de la guerre 14/18 Antimilitarisme.
Ce conflit mobilisa, en France, environ 1 homme sur 5 au travers des différentes tranches d'âge, soit 8.410.000 hommes. La guerre, durant 51 mois et ayant provoqué 1.357.800 morts, il est possible de dire que, chaque jour, 1.000 soldats français tombèrent, en moyenne. Il nous faut signaler le lourd tribut payé par le corps enseignant; 35.000 mobilisés, 1/4 mort au combat.

A ces morts, il nous faut ajouter 3.595.000 blessés dont la moitié fut blessée au moins deux fois et plus de 100.000 trois ou quatre fois; blessés et souvent mutilés, environ 1.100.000.

Ceci est le constat direct. Parallèlement, des conséquences collatérales furent enregistrées. Bien sûr, les hommes décédés laissaient, le plus souvent, derrière femmes et enfants; veuves de guerre, elles eurent droit à des pensions, bien maigres en cette époque où les femmes, sous la tutelle maritale, n'avait pas encore acquis la liberté que nous lui connaissons dans la vie professionnelle ou ménagère. Veuvage difficile à vivre et qui obligea beaucoup d'entre elles à choisir la pension au détriment d'un nouveau mariage. Les orphelins, quant à eux, se virent reconnus "Pupilles de la Nation"; ils étaient 750.000.

Il est impossible d'estimer le déficit de natalité provoqué par la mort de ces 1.357.800 soldats français tombés au front, mais il est certain que les rescapés, de retour dans leur foyer, choqués par l'horreur vécue, ne pouvaient souhaiter engager un enfant dans ce monde terrifiant. C'est ainsi que, dans les années 30, 23% des couples restèrent sans enfants et que, dans 32% des cas, un seul enfant vivait au foyer familial. Si la France enregistra une augmentation de 3% de sa population, ce fût essentiellement grâce à l'immigration.

Nous avons déjà cité le drame vécu par de nombreuses veuves, mais, il ne faudrait pas oublier toutes ces fiancées marquées par leur deuil. Que devinrent-elles? Il faut savoir que, à la veille de la guerre, les hommes et les femmes relevés dans la fourchette des 20 à 40 ans, étaient en nombre égal. Vingt ans plus tard, les femmes étaient en surnombre de plus d'un million; ces femmes qui, toujours ignorées par la loi, restaient sous la tutelle masculine après s'être vu soumises aux plus grandes douleurs. Peu de femmes au travail, encore moins en politique où le droit de vote leur était refusé; terrain politique dédaigné même par les enseignantes chez qui l'on compte, seulement, 27% de personnes intéressées.

Et puis, l'environnement est là pour rappeler la tragédie. Ainsi, dans la région de Verdun s'étendent d'immenses étendues sans végétation; rien pour faire oublier la triste statistique qui donne 1.000 tués au mètre carré. L'ossuaire de Douaumont est là pour rappeler ses 400.000 morts. De la mer du Nord à la Champagne les ruines témoignent. Dans les années 30, 10% des habitations et des usines détruites ne sont pas relevées. En 1933, le Nord de la France est encore dévasté. En 1938, dans les Ardennes, certains sinistrés viennent de toucher leurs indemnités. Mais, tout va lentement; en 1939, les tribunaux administratifs croulent sous les dossiers d'indemnisation.

La montée du nazisme