Radiée de l'administration, sans travail, poursuivie par la police, Marcelle entre dans la clandestinité.

Habituée, bien sûr, aux joutes verbales, aux combats d'éditoriaux, Marcelle n'est pas prête à la lutte clandestine. Le désir de combattre est bien présent, mais les partisans se trouvent les mains vides.

Albert Rigal, député déchu, est venu dans le Loiret pour essayer d'organiser les effectifs et leurs actions. Dans un premier temps, il combinera des actions de masse; la première, était d'exploiter le mécontentement les femmes de prisonniers français qui, soucieuses d'envoyer des colis à leur mari, à leur fils, ne pouvaient résoudre seules le problème des tickets de ravitaillement qui leur faisaient défaut.

L'organisation de l'action se fit avec l'aide de Marcelle Rivière, Cécile Painchault et Renée Delattre. Tout se décida un jour de septembre 1942. Il revint à Marcelle Rivière de se procurer la liste des femmes de prisonniers d'Orléans. Partant de cette liste, il fut adressé, à chaque épouse, une lettre l'invitant à se rendre, tel jour et à telle heure, à la mairie d'Orléans, pour y déposer sa demande de cartes de pain, de sucre...

Les intéressées ne reçurent la convocation que deux heures avant le moment fixé; ceci afin d'éviter les fuites et les mesures contradictoires qu'aurait pu mettre en place les services de la mairie. A l'heure dite, 150 à 200 femmes se regroupèrent autour du jet d'eau sur le côté du Conservatoire. La police présente ne put faire face à ces femmes en colère qui obtinrent partiellement satisfaction.

Il y eut aussi des actions contre les trains partant vers l'Allemagne en emportant des jeunes requis pour le S.T.O.

Et puis, en décembre 1942, c'est la création du groupe Chanzy, dans lequel Marcelle prendra sa place. agent de liaison, bien sûr, mais aussi agent de renseignements apportant les informations nécessaires pour les diverses actions menées par le groupe.

Arrêtée, condamnée, Marcelle fut profondément marquée par la condamnation à mort de Fernand. A la lecture de la sentence, en plein tribunal, ayant tout perdu, elle demanda à être exécutée à la place du jeune Vergracht.