Marcelle et Fernand Rivière membres du groupe F.T.P. Chanzy |
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Les F.T.P.F | Marcelle et Fernand Rivière |
Obsèques officiels |
L'affaire des 17 fusillés |
Bibliographie |
Sénateur | Radical-socialiste | Tony-Révillon | |
Députés | Radical-socialiste | Bastide Paul | |
Campinchi César | |||
Catalan | |||
Daladier Edouard | |||
Delattre | |||
Delbos | |||
Guastavino | |||
Lévy-Alphandéri | |||
Mendés-France | |||
Perfetti | |||
Jammy-Schmidt | |||
Zay Jean | |||
Socialiste S.F.I.O | Dubois | ||
Dupont | |||
Dupré | |||
Grumbach | |||
Le Troquer | |||
Lazurick | |||
Thomas | |||
Fédération républicaine | Denais J | ||
La Groudière | |||
Communiste dissident | Brout | ||
Gauche indépendante | Galandou-Diouf | ||
Républicain | Mandel Georges | ||
Union socialiste et républicaine | Viénot Pierre | ||
Indépendant d'action populaire | Wiltzer |
Il nous faut rappeler que, sur ces 27 parlementaires, 8 furent, par la suite, arrêtés, emprisonnés, mis en résidence forcée ou
déportés. Georges Mandel et Jean Zay furent assassinés.
Donc, le 20 juin 1940, ces parlementaires se trouvent à bord du Massilia car ils sont désireux d'accompagner le gouvernement
qui a décidé, en Conseil des ministres, le transfert de son siège à Alger, en Afrique du Nord. Les plus hautes personnalités de
l'État doivent embarquer à Port-Vendres, avec l'accord du maréchal Pétain qui, pour sa part a décidé de rester en France. Camille
Chautemps serait son représentant.
Les ordres ont été par donnés par l'amiral Darlan en personne, ministre de la Marine du présent gouvernement. Voici donc le contenu
de la note officielle:
"Le gouvernement, d'accord avec les présidents des Chambres, a décidé, hier 19 juin, que les parlementaires embarqueraient
sur le Massilia aujourd'hui 20. La rivière ayant été minée à Pauillac, le Massilia n'a pu remonter à Bordeaux,
comme prévu, et est resté au Verdon."
Signé: Darlan |
Mais, le maréchal n'était aussi convaincu que l'on pouvait le penser. Conversant avec l'un de ses amis, le sénateur Lémery, il
demande son avis à ce dernier. La réponse est nette: le gouvernement et le Parlement se déshonoreraient s'ils partaient en Afrique.
Quitter le territoire en emportant l'or de la Banque de France et abandonner la population à la soldatesque d'Hitler, c'est encourir
l'exécration et la flétrissure publiques. Quant à la solution de conciliation qui envisageait le départ en Afrique du vice-président
du Conseil, Camille Chautemps, avec les ministres civils, alors que le maréchal entouré du ministre des Affaires étrangères et des
ministres militaires restaient en France, elle apparaissait, au sénateur Lémery, comme la pire.
Mais le ver se trouvait dans le fruit. Dès le lendemain, seuls quelques députés et un sénateur se préparaient au départ. Le maréchal,
changeant d'avis, ne laisse partir ni Chautemps, ni les ministres civils. Entre temps, Pierre Laval est intervenu violemment. Accompagné
d'une vingtaine de députés et sénateurs, il proteste contre le projet de départ. C'est l'occasion pour Pierre Laval de déclarer que
continuer la guerre serait une folie, alors que l'Angleterre était sur le point de s'écrouler.
Le véritable problème était ainsi posé. Devait-on un non poursuivre le combat? Contre, le groupe Marquet-Laval, une partie des
parlementaires, Weygand, Baudouin, Bouthillier... Et puis, le 19 juin, à 0 h 25, le gouvernement
allemand acceptait le principe des
négociations. L'hostilité à tout départ devenait général. Darlan, bien qu'ayant procéder à l'acheminement des candidats à l'embarquement,
écrivait à sa femme:
Ils sont crevants. Ils cherchent tous à se défiler par les voies les plus rapides et ils se précipitent à toute allure sur le Verdon où j'ai mis un paquebot à leur disposition. C'est beau de dire aux autres de crever et de se débiner... |
La touche finale sera donnée par Alibert qui s'offrira, à la fois, un mensonge et un faux. Il affirmera ainsi au maréchal Pétain
et au président Lebrun que, contrairement à ce que l'on croyait, les Allemands étaient arrêtés sur la Loire. Donc, toute idée de
départ devenait inopportune. Albert Lebrun restait réticent. Alibert, utilisant le papier personnel du maréchal, rédige, à l'attention
des membres du gouvernement sur le départ, un ordre de demeurer à leur domicile jusqu'au lendemain matin 8 heures. Interdiction de
quitter la ville sans instruction préalable. Lettre authentifié par le cachet du maréchal.
Ils partirent donc 27. Qualifiés de traîtres et de fuyards par les marins du Verdon, ils
seront accuser de déserteurs par le régime de Vichy.