Le 5 février 1940, neuf députés communistes, parmi lesquels Maurice Thorez, Gabriel Péri, Jacques Duclos et Charles Tillon sont poursuivis pour trahison. Le 20 février, Maurice Thorez est déchu de sa nationalité française par un vote de la Chambre des Députés.

Au 7 mars 1940, le ministre de l'Intérieur affiche son bilan: 3.400 communistes ont été arrêtés, 3.000 fonctionnaires ont été sanctionnés, 44 anciens députés ont été condamnés.

Le 20 mars, le tribunal militaire de Paris condamnait, à 5 ans de prison, 26 députés déjà emprisonnés. Des condamnations à mort par contumace étaient prononcées contre Jacques Duclos, Jean Cathelas, Gaston Monmousseau, Gabriel Péri, A. Ramette, Albert Rigal et Charles Tillon.

Le 3 avril, l'horaire de travail hebdomadaire passe à 50 heures. Ce même jour, 45 anciens députés communistes français, dont certains sont en fuite, sont condamnés à des peines allant jusqu'à cinq ans de prison.

Le 9 avril, impavide au milieu de la tourmente, le journal "l'Auto" croit bon de poser ce qui lui semble la question du jour: les Jeux Olympiques de l'année auront-ils lieu?.

Le 10 avril, l'Allemagne occupe le Danemark et la Norvège. 15 avril, débarquement français en Norvège. Il se confirme que le Tour de France n'aura pas lieu! Le 25, on en est sûr, il n'y aura pas de Jeux Olympiques...

Mai - juin, la France est envahie, les Pays-Bas et la Belgique sont annihilés... le 14 juin, les Allemands sont à Paris.

Maurice Naile, maire communiste de Clichy, se suicidera, avec sa femme, lors de l'entrée de la Wermacht à Paris.

Staline a rappelé Maurice Thorez à Moscou où, afin d'assurer son contrôle sur le secrétaire général, il maintient celui-ci dans une obscurité propice à toutes les éventualités. Thorez devient Ivanov. Il porte un collier de barbe. Il ne doit pas être reconnu. Déchu de la nationalité française, incognito à Moscou, Maurice Thorez se trouve donc en dangereuse disponibilité car il ne fait pas bon demeurer en réserve du système stalinien et peu nombreux sont ceux qui s'en sortent. Pendant ce temps, en France, confrontés à une situation intenables, le plus souvent désemparés, presque toujours isolés et coupés de leur direction, les militants communistes se battaient et se débattaient du mieux qu'ils le pouvaient.

Si le parti demeurait le seul point de ralliement pour un certain nombre de militant qui finissaient par s'y accrocher, infiniment plus nombreux étaient ceux qui, du fait des évènements, demeuraient coupés, isolés et incertains. En l'absence de données précises, il est difficile de répartir statistiquement les uns et les autres. Néanmoins, si la base semble avoir été plus touchée que l'appareil, un fait demeure incontestable et permet de mesurer l'ampleur du coup porté à une organisation prise au dépourvu: le rôle des femmes... En effet, avec Danielle Casanova et Claudine Chomat, ce sont les jeunes femmes et les jeunes filles les plus militante qui commencèrent à remettre sur pied la machine et les organisations d'un parti qui avait pratiquement cesser d'exister au début de la guerre.